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Para el viento en Equateur (2ème partie)

Au départ de Vilcabamba, à 7 h du matin, je monte dans un bus en direction de Zumba et atteindre le nord du Pérou. Je suis encore loin de m’imaginer que la route sera longue et semée de péripéties.

 

Au bout de deux heures, nous nous arrêtons dans un petit village. Le bus n’ira pas plus loin en raison des fortes pluies qui ont fait effondrer un pont sur le chemin. Je demande à un taxi le prix de la course pour atteindre Zumba. On m’annonce 5 dollars. J’accepte et je monte dans le pickup en compagnie d’une Equatorienne, son bébé et deux Allemands (un père et son fils). Plus loin, le jeune chauffeur s’arrête pour prendre deux autres personnes en leur annonçant le prix de 15 dollars. Les passants refusent, la course est trop élevée. Ne comprenant pas pourquoi le prix avait triplé en 10 minutes, je l’interroge pour savoir pourquoi il m’avait annoncé au départ 5 dollars pour une même route, une même voiture, un même nombre de passager, une même quantité d’essence. Il me répond que c’est à cause de l’état de la route et que l’essence coûte cher par ici.

 

Après un premier passage en Equateur (du 29 août au 23 septembre 2013) le long de la côte, puis au niveau de la ligne de l’équateur (la moitié du monde), j’ai poursuivis mon périple jusqu’au nord de la Colombie. De là, j’ai atteint le désert de Punta Galinas, le point le plus haut de l’Amérique du sud.

 

Le vent lui, m’a fait changer de cap. Direction vers le sud pour atteindre Ushuaia, le point le plus bas du monde. La route sera longue et j’en profite alors, pour faire cette seconde partie de voyage en retraversant l’Equateur pour aller caresser le sol là où mes pieds ne s’y sont jamais posé…

Continuant la route pour le sud, je passe deux petites journées à Vilcabamba avant d’atteindre le Pérou.  Un petit bourg où l’on se plait à tourner en rond. Les sacs bien chargés sur le dos, il faut s’aventurer à marcher un peu dans la boue le long des petits chemins, longer une rivière, traverser un pond pour continuer encore un peu plus loin jusqu’à atteindre le Rumi Wiklo lodge là où je passe mes nuits. La torche frontale est essentielle pour atteindre le centre dans la nuit. C’est un endroit bien à l’écart du bourg où l’on écoute chanter les oiseaux, les insectes, où l’on admire la lune se dénuder des nuages. La sérénité règne dans ce petit coin isolé.

13h30, de retour dans la vie réel, j’arrive à Lago Agrio après 4 heures de transport (bateau et bus depuis la jungle). J’attends quelques heures au terminal de bus avant de pour continuer mon voyage. Je prends un bus à 15h30 et j’arrive 4 heures plus tard à Baeza, un petit village entre Quito et Lago Agrio. Je descends au carrefour pour prendre un transport en commun pour aller jusqu’au village. Finalement, le bus approchant part à destination de Tena. Je le prends à la volée pour arriver 2 heures plus tard à Tena. Il est 21h30. Fatigué des 12 heures de voyage depuis la jungle, je reste le samedi soir à me reposer dans un hamac de l’auberge.

 

Le lendemain, je décide de visiter de beau matin la ville de Tena. Je me rends vite compte qu’il n’y a pas grand-chose à faire et ni à voir. Je pars pour Misahualli, un village portuaire où passe une rivière. Ici, les personnes profitent de leur temps libre pour se baigner à « la plage Â». Au centre du village, les singes chapardeurs volent à tout va les touristes peu méfiants, sur les étalages des épiceries quelques sachets de chips, etc. Il faut être vigilent car parfois ils vous bousculent, parfois ils viennent jusqu’au restaurant où vous êtes tranquillement posé pour venir voler dans votre assiette. Content de pouvoir déguster un plat local, une larve frit, je prends quelques photos pour vous faire partager ma nouvelle expérience. Ni une, ni deux, un singe me la dérobe. Ouf, ma voisine de table me propose de venir picorer dans son assiette. Je mange alors ma première et probablement dernière larve de ma vie. La texture s’apparente à du calamar et la tête craque sous votre dent comme du pop-corn.

 

Je pars à quelques minutes du village pour faire une petite balade le long d’une rivière jusqu’à arriver devant une cascade ou je vais me baigner… Un instant de bonheur et de sérénité.

Du 23 au 26 novembre 2013, Tena et Misahualli et les singes chapardeurs :

Continuant ma seconde partie de voyage, toujours vers le sud, je viens quelques jours à Baños. Une petite ville plaisante et tranquille où il fait bon vivre. Elle propose des bains thermaux à eaux chaudes naturelles d’où son nom, des montagnes et cascades avoisinantes, du rafting et canoë-kayak, etc. Tout un programme pour les jours à venir.

 

Je pars découvrir les environs à quelques kilomètres de là jusqu’à Pailon del Diablo (le chaudron du diable). Je vois un panneau de signalisation m’indiquant que le site est sur ma droite… Après 15 minutes de marche dans cette direction, incertain de ma route, je rencontre un vieil homme travaillant sa terre. Je lui demande si c’est la bonne direction. Il me répond que non, que le chaudron du diable est dans l’autre sens. C’est coutume en Amérique du Sud de se perdre en chemin avec de fausses indications…

 

Retournant sur mes pas, je trouve enfin le sentier. Je croise une américaine en Buggy (ah ces gringos vraiment) et je commence une belle descente pour arriver jusqu’à une énorme cascade… Avec la pression de l’eau, je me rappelle les Chutes d’Iguaçu en Argentine et je protège de ce pas mon appareil photo pour ne pas revivre la même expérience quelques mois plus tôt. Pour aller plus loin, il faut continuer un chemin tracé dans la roche. Un mini parcours de spéléologie. Je remonte la côte comme un acharné, doublant l’américaine galérant sur la monté. Pas la peine de faire sa maline quand on ne sait pas marcher (vengeance !!!).

 

Mercredi 26 novembre 2013, Baños et ses cascades :

 

4ème jour : Toujours en bateau mais cette fois-ci en paddle (à la rame) pour se balader le long de la rivière durant quelques heures.

 

En soirée, nous repartons marcher dans la forêt munis de nos lampes torches, nos bottes et Pancho. Notre guide nous demande d’éteindre nos lampes pour une expérience unique. Celle de nous acclimater à la lumière naturelle et apprécier le chant des animaux. Au bout de quelques instants, il passe quelque chose devant nos yeux. Une silhouette se dessine : blanche et ovale. C’était une simple feuille morte sur laquelle un champignon microscopique et phosphorassant s’était déposé.

Le 10 décembre 2013, En route pour le Pérou (2ème partie)

Défi relevé, j’ai longé cette crête durant 4heures et je reprends deux transports pour me rendre à Latacunga pour y passer la nuit. Comme un vieillard, je me sens tout courbaturer et je m’endors tout habillé sur mon lit.

 

De beau matin, je décide de rejoindre le parc naturel de Cotopaxi (le plus haut volcan d’Equateur) par mes propres moyens. Apercevant de gros nuages sombres et recevant quelques fines gouttes, je commence à me dire que ce n’est pas une très bonne idée. Fatigué, je reviens à Baños.

Essoufflé par une légère crise d’asthme, je me repose quelques minutes en buvant de l’eau et pour dévorer mes sandwichs. Je continue mon chemin pour quelques kilomètres à pieds pour me rendre à Machay. Je redescends encore une fois et j’atteins alors une double cascade haute d’une centaine de mètre. Seul sur ce site, j’enlève mes habits et je plonge dans le bassin pour détendre mes muscles. Un couple approchant, je me rhabille et remonte jusqu’à la route pour prendre un bus jusqu’à Manto de la novia le temps de prendre une photo et de reprendre un second bus à la volé pour Baños.

Du 19 au 23 novembre 2013, 5 jours dans la jungle équatorienne de Cuyabeno :

1er jour : 6 heures du matin, j’arrive à Lago Agrio après un voyage de nuit. La faim au ventre, faut dire que mon repas de la veille au soir était les quelques bières que j’ai partagé avec Sandrine et Valentin. Je m’empresse à entrer dans le premier restaurant ouvert de bon matin pour prendre un petit déjeuner. On me propose le plat local à base de riz, de viande et un café soluble. Parfait, il me faut des forces pour commencer l’aventure. Une fois le ventre rempli, je me dirige au point de rendez-vous pour l’excursion et j’attends jusqu’à 9 heures. Je monte dans un bus pour 2 heures de route puis encore 2 heures dans un bateau à moteur traversant la rivière du parc naturel de Cuyabeno jusqu’au lodge. Je commence à prendre connaissance avec la jungle, les cris des oiseaux et j’aperçois un paresseux, quelques singes et perroquets.

 

16h30, après une petite sieste dans un hamac, je pars avec un petit groupe dans un bateau. Nous faisons connaissance avec le décor amazonien et nous apercevons au loin le dos des dauphins roses dans la lagune. La nuit se met à tomber, quelques gouttes de pluies aussi et les moustiques commencent leur festin. Nous poursuivons la rivière jusqu’à atteindre un sentier sur la berge. Nous marchons dans la nuit avec nos lampes frontales. Notre guide nous montre quelques insectes, grenouilles, araignées. Il nous parle des plus grosses, les vénéneuses… Je sens quelque chose entre mon coude et le bas de mon dos. Je me retourne et ma langue maternelle résonne dans un cri de panique : « P#~@&$  F@&~  C§&°+  j’ai une araignée Â». Le guide se rapproche et en me rassurant me dit que c’est un criquet ! Un énorme criquet. La peur se dissipe, je fais la pose avec mon nouvel ami Monsieur le Criquet.

 

Nous remontons dans le bateau et nous découvrons un anaconda niché dans un tronc d’arbre. La première journée touche à sa fin. Fatigué, je gagne ma chambre pour aller me coucher. C’est les yeux bien fermé mais les oreilles grandes ouvertes que je m’endors doucement en appréciant le cri des animaux.

2ème jour : Départ à 9 heures du matin, nous reprenons le bateau. Nous observons le long de la rivière quelques oiseaux, singes et serpents. Au bout de quelques heures, nous arrivons dans un petit village. Nous rencontrons une jeune femme qui réalise le pain à base de Yuka (Kassav en Afrique). Elle nous emmène dans un petit bosquet pour y ramasser quelques racines. La texture s’apparente à de la noix de coco et le goût à de la noisette. Elle en ramasse quelques-unes et nous continuons notre chemin dans son atelier pour nous expliquer comment réaliser une bonne galette de Yuka en 5 minutes seulement :

  • Enlever la peau laissant apparaitre une chaire blanchâtre et rincer la racine dans une bassine d’eau froide.

  • Rapper la racine préalablement rincer contre une grille métallique percée pour en faire une farine humide.

  • Malaxer la farine pour en faire une sorte de pâte

  • Etaler la pâte le long d’un tressage de feuilles séchées que vous allez enrouler autour de la pâte

  • Suspendre l’extrémité du tressage sur une branche et utiliser un bâton dans l’autre extrémité pour torde le tressage jusqu’à ce que l’intégralité de l’eau s’en échappe

  • Vous obtiendrez une farine sèche que vous allez tamiser. Votre farine est prête

  • Recouvrez votre plat de terre cuite chauffé au feu de bois et tapisser légèrement avec votre main

  • Laisser reposer quelques secondes jusqu’à ce que la pâte se durcisse et retourner la galette pour cuire de l’autre coté

  • Vous pouvez la savourer en l’agrémentant d’aliments de votre choix (thon, sauce à base d’aji épicé, etc.)

 

Bien sûr, cette recette nécessite un environnement tropical (comme la jungle par exemple) mais vous pouvez très certainement l’adapter en fonction de votre cuisine.

 

Le Chaman n’étant pas au village, ayant probablement d’autres félins à fouetter, nous nous essayons à quelques tires de sarbacane et repartons en bateau pour y découvrir un énorme anaconda de 7 mètres de long. Plus tard avant le coucher du soleil, nous retournons dans la lagune pour y faire quelques brasses.

3ème jour : 9 heures du matin, nous reprenons l’aventure pour une longue marche à travers la forêt pour y découvrir ses mystères :

 

  • Sur un arbre, le guide nous fait remarquer la présence d’un liquide blanchâtre s’écoulant sur l’écorce. Il est utilisé comme un remède médicinal en le mélangeant avec de l’eau chaude pour dissiper la diarrhée. C’est noté, ça peut servir en voyage.

 

  • Plus loin nous découvrons une ruche de fourmis. En y déposant la main, quelques dizaines de fourmis viennent sur votre main. En les frottant contre votre peau (en les écrasants) un liquide s’étale et vous aurez une très bonne protection contre les moustiques. En plus de cela, l’odeur s’apparente à des huiles essentielles.

 

  • En cas de coupure, prenez une fourmi ayant une grosse tête bien ronde et blanche, poser là sur la blessure à cicatriser et arracher lui le corps. La tête s’accroche sur votre peau à l’aide des mandibules et laisser reposer quelques jours. Vous aurez cicatrisé.

 

  • Nous observons un arbre tout blanc. Il s’agit d’un champignon qui protège l’arbre. Lorsqu’un insecte s’y dépose, il emporte avec lui le champignon qui l’infecte de l’intérieur. Avant d’en mourir, l’insecte redépose cette bactérie sur un autre arbre qui le protègera ainsi.

 

  • Notre guide repère des petites branches noirâtres. Il en case quelques-unes pour nous les faire gouter. Il s’agit d’un d’tabac naturel. Aller, j’en mets quelques-unes dans mes poches.

 

  • Au loin, nous entendons le cri d’un animal. Il s’agit « d’un gros chat Â». Un puma ou un jaguar… Notre guide communique avec lui en imitant son cri.

 

  • Enfin, nous découvrons quelques lianes et nous apprenons à nous y balancer.

      Un vrai jeu d’enfant : )

 

Plus tard dans l’après-midi, nous repartons nous baigner. A la nuit tombée, nous découvrons un bébé caïman, un boa, quelques singes et paresseux.

Le soir, pour bien nous détendre, nous prenons une bière bien fraiche sous des airs de guitare en pleine jungle.

5ème jour : Levé aux aurores, je retrouve le guide en haut de la tour de 25 mètres de hauteur. A l’aide d’un télescope et de jumelles, j’observe quelques Guacamayo ou Ara ararauna (perroquets bleus et jaunes), perroquets verts, etc. Une plus tard, je prends le petit déjeuner et j’embarque sur le bateau pour revenir dans la vie réelle.

 

Ces quelques jours complètent d’une part mon voyage en Amérique du sud, puisque la jungle était un environnement encore inconnu pour moi. Le parc naturel de Cuyabeno s’enfonce d’avantage dans l’Amazonie comparé à d’autres endroits en Equateur et se tient à proximité des frontières Colombienne et Péruvienne. De fait, on y observe beaucoup plus d’animaux. Ce n’est pas tout à fait le cœur de l’Amazonie mais on s’en y approche et j’y ai vu un bel aperçu. D’autant plus que les animaux observés étaient dans leur milieu naturel.

 

Et puis j’ai apprécié le contact des guides et des personnes travaillants autour de ce lodge et pour la préservation de la jungle. A ma plus grande surprise, j’ai été étonné des repas qui nous ont été servi. Ils étaient très bons et il y avait une vraie recherche culinaire. Qui l’eut cru, qu’on peut mieux manger dans la jungle que dans la ville ? Pour faire simple, si jamais vous passez en Equateur et que vous désirez jouer à Tarzan pour quelques jours, je vous recommande vivement Guacamayo Lodge.

Je quitte la côte des caraïbes (nord de la Colombie) pour arriver 5 jours plus tard à Quito (Equateur). La route a été longue en très peu de jours. Sentant la fatigue en moi, je prends alors quelques jours de repos à déambuler dans les rues, prendre le café, sortir la guitare… Quelques jours pour ne rien faire. Je fais la connaissance de Sofia, Yessi et Nati, trois cocottes travaillant à l’auberge « El Cafecito Â» avec qui je me plais à travailler mon espagnol et en retour, je fais le professeur de français ;)

 

Je rencontre également Sandrine et Valentin, un couple de français (et oui un de plus) avec qui nous passons notre temps à parler de la vie, des galères du voyage avec philosophie et quelques éclats de rire. Ensemble nous rencontrons Gabriela, une équatorienne très intéressante. Elle nous fait découvrir la meilleure nourriture de rue à Quito. Nous nous empressons à gouter les trips délicieuses.

 

Le dimanche soir, se tient dans notre auberge, un concert de musique gitan, cumbia et autres. La consommation d’alcool est interdite le dimanche en Equateur (du moins à Quito) et c’est avec un petit regret de ne pas pouvoir apprécier ce concert en compagnie d’une jolie blonde. Quelques heures passent et nous oublions cette interdiction. Nous nous sentons comme à la maison et chacun se met à chanter une petite chanson ou alors faire sonner quelques airs de guitare. Pour certain, avec un peu plus de stress… Je n'ai pas m'entendre chanter dans un micro GRRRRRRR!!!

 

Enfin, je pars visiter le téléphérique de Quito pour observer une superbe vue de la ville en compagnie de voyageurs de l’auberge. Mine de crayon, il s’en est passé des choses pour une semaine à ne rien faire.

Du 11 au 18 novembre 2013, une semaine de repos à Quito :

Pour voir plus de photos et les vidéos de la soirée concert au Cafecito, cliquer sur le lien suivant : )

Au terminal de bus, nous nous renseignons des horaires pour atteindre la frontière. Il faut attendre 2h30. Je demande à un taxi le prix de la course, il m’annonce 20 dollars par personne. Je refuse. Plus tard, un autre taxi nous propose 5 dollars par personne. Nous reprenons la route jusqu’à la frontière la Balza (Équateur-Pérou).

 

Il est 12h30, nous faisons tamponner notre passeport et franchissons le pont pour arriver de l’autre côté : au Pérou (suite de l’aventure « Carnet du Perou 2ème partie »)

Du 8 au 9 décembre 2013 : Vilcabamba

 

Il y a quelques mois lors de ma rencontre avec les baleines et les fous aux pieds bleus (Puerto Lopez, côte équatorienne), j’y avais fait la connaissance d’Anne, une française venue s’installer à Cuenca le temps d’une année pour travailler dans une école française. Mon passage dans le sud de l’Equateur est donc l’occasion pour moi de la retrouver, rencontrer ses amis gravitant autour de l’éducation nationale et découvrir la ville de Cuenca où il y fait bon vivre. Afin de les remercier pour m’avoir hébergé quelques jours, je me suis mis aux fourneaux pour une soirée crêpe pour dans la joie et dans la bonne humeur… Une complète s’il vous plait : )

Du 3 au 8 décembre 2013 : Cuenca

De retour à Baños, je reprends mes affaires à la réception de l’auberge et regagne ma chambre. Une envie soudaine vient à moi. Après quelques jours intenses depuis la jungle et 7 mois à parcourir l’Amérique du sud de bus en bus, en portant quotidiennement mes sac à dos et la guitare, en dormant de lit en lit, je décide de prendre ma journée pour prendre soin de moi et de mon corps. Je me dirige dans un salon de massage "Chakra".

 

Après une heure à me faire dorloter, à me faire enduire d’huiles essentielles sur tout le corps (ou presque, quoi que), les muscles relâchés, j’ouvre mes yeux avec un sourire jusqu’aux oreilles.

Du 29 novembre au 2 décembre 2013, De retour à Baños pour pause bien être :

En me baladant dans les rues de Baños, je croise Angelica, une colombienne que j’ai rencontré dans mon auberge. Originaire de Bogota, elle voyage pour quelques mois, camera à la main en vue de réaliser un documentaire sur les voyageurs qu’elle rencontre. A travers son reportage, elle essaye de cerner différents profils de mochileros (voyageurs en sac à dos), pour connaître les raisons les poussant un jour à partir en voyage et recueillir quelques définitions personnelles sur « la vie Â».

 

Après m’avoir interviewé, nous croisons le regard de Sophie. Une jeune femme, le sourire jusqu’aux oreilles, qui aime la vie, qui aime les rencontres. Elle vient nous faire la bise, nous nous présentons. Elle fait partis de ces argentins qui voyagent et vivent d’artieanias, de quelques bracelets qu’elle réalise pour quelques pièces et un violon pour récolter quelques sourires.

 

Une Argentine ?? Aller, je lui propose de boire du maté. Vous savez, la boisson Argentine dont je suis tombé adepte au début de mon voyage !!! Depuis que j’ai quitté le pays de l’Asado, du Tango, des empanadas et du maté, je n’ai que rarement l’occasion d’en boire. Il est très difficile de trouver l’herbe par ici ou alors elle coute chère. Alors, plutôt que le garder pour moi, je préfère le partager avec les Argentins car il s’agit d’une boisson sociale. Aux anges, elle me remercie de compartir (partager) le maté avec elle. Et pour aller plus loin, je sors ma guitare pour lui jouer un morceau argentin. Nous prenons possessions du parc sous le regard des passants…

 

Plus tard, en regardant au loin, j’aperçois deux jeunes femmes assissent sur un banc buvant le maté. Je leur montre mon maté. Nous partons les rencontrer avec Angelica. Valéria et Mariela, deux autres Argentines de La Plata (Région de Buenos Aires). Nous passons la soirée ensemble à la Casa del Arbol (la maison de l’arbre) puis le lendemain, nous partons pour deux heures de tyroliennes. Grace au maté, une une nouvelle équipe est née : El Equipo FranCoArg (France Colombie et Argentine  : )

Je prends quelques photos et vidéos pour vous montrer ce que je suis en train de vivre. Avec l’euphorie, mon acharnement à faire ce sentier en 4 heures et l’altitude ne m’aidant pas, faut dire que je suis à 3914 mètres d’altitude, je me rends vite compte que je commence à délirer en racontant des bêtises. Pardonnez-moi de mon erreur, je ne suis pas à la lagune Couille à caca mais Quilotoa.

De beau matin, je laisse mes affaires à la réception de l’auberge pour m’éclipser de Baños. J’emporte avec moi, mon sac de 22 litres, ma thermos, mon guide Lonelyplanet (merci Copain Julien), des vêtements chauds, sandwichs et change, juste le nécessaire pour partir pendant 2 jours. Je prends un bus à 8 heures du matin jusqu’à Latacunga à 2 heures de route de Baños, puis un second jusqu’à Zumbahua (1h30 de trajet) et un taxi jusqu’au village de Quilotoa. De là, je me rends jusqu’au volcan se tenant à proximité du village et j’entame un sentier de 4 à 6 heures de marche le long de la crête. Je monte, je descends, suivant le sentier parfois vertigineux. Je rencontre une petite dame de la campagne du village voisin. Vêtue d’un chapeau et une tenue traditionnelle, elle vient à ma rencontre, me demande d’où je viens sans réellement savoir où est la France, pourquoi je suis là et me demande si je veux faire une photo. Ah la maline, elle veut son dollar et elle n’est pas la seule sur ce chemin... Je converse quelque peu avec elle et je reprends ma route jusqu’au plus haut sommet du volcan

Jeudi 28 novembre 2013, La lagune de Quilotoa :

Je commence à m’énerver en le traitant de personne malhonnête, de voleur, qu’il n’en veut qu’à notre argent. Je continue à lui demander une raison valable pour que le prix ait triplé en 10 minutes. Tous d’accords pour baissé le prix de la course, nous arrivons à négocier 10 dollars par personne. Je me calme en contemplant le paysage. La route est belle, sauvage, le pickup nous remue dans tous les sens, je sors mon appareil photo pour y prendre quelques clichés. Je me sens comme un enfant devant un cadeau.

 

Le pickup roule à la vitesse d’une fusée sur une route de terre cabossée. Le bébé se tenant à ma droite ne supporte pas l’aventure et se met à vomir sur ses voisins. Par chance j’ai été épargné. 2 heures de route plus tard. Notre voisine équatorienne et son bébé descendent du pickup et nous informe que le chauffeur souhaite nous voler un peu plus d’argent pour la suite de la route.

 

Au milieu de nulle part, il s’arrête, passe un appel un appel téléphonique. Nous nous regardons sans rien y comprendre. Il rencontre une personne sur le chemin et part déposer quelques bidons d’essences chez son ami. Il nous informe que l’essence est illégale, un pur produit local. Nous reprenons la route en passant devant plusieurs barrages de policier jusqu’à atteindre le terminal de bus. Finalement, nous payons les 10 dollars qui étaient convenues. Dans le cas contraire, j’étais prêt à lui refaire les dents pour 0 dollar.

 

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